jeudi 27 décembre 2012

Petit Extrait

Je sais bien que j'ai tort, mais en fouinant dans mes archives j'ai retrouvé ce petit extrait pas encore publié et ne l'ayant pas trouvé si mauvais j'ai jugé qu'il fallait le publier... C'est un extrait s'une mini série que j'avais écrite sur le mode du journal, genre de spin-off de mon travail en bibliothèque... Je ne l'ai pas recorrigé histoire de garder une certaine spontanéité...


"Journal de Charlotte A.

C’est une bien curieuse chose que l’amour adolescent. Plaisir et souffrance, certes... ambiguité terrible, hormones à foison et sublimation garantie. La caresse la plus simple, la plus élémentaire du monde, est cause de volupté, et le vif déplaisir, la quasi douleur, de la brulure qu’elle nous cause est toute embellie du feu qui nous consume. C’est si banal tout ca... Si commun , si attendu.. On ecrit aussi mal sur l’amour que sur la haine. il y a cependant une imperceptible différence : la plume que l’on trempe dans la haine est bien plus incisive : elle pénêtre les chairs, elle ronge l’acre senteur de l’amour pourrissant, moitié putride et s’en nourrit. C’est facile d’écrire haineux, c’est bien facile et les exemples sont nombreux. Il n’y a pas de lettre mieux ecrite que celle qu’on désigne à son contradicteur abhorré. La plume enamourée courre un risque tout différent : elle se confond dans les bons sentiments et le communément écrit. Il faut un talent presque sans borne pour imiter cet exercice sans se complaire dans le commun. Les lettres d’une religieuse portugaise (et peu m’importe leur authenticité : la vérité est ailleurs que dans le nom de l’auteur) sont un bon exemple d’oeuvre réussie et courte. Le temps des lettres doit vite passer - en littérature au moins - sinon, on ne n’aime plus : on fantasme à mesure que l’absence grandit. Je ne saurais écrire une lettre d’amour. Que dire, car quoi qu’il en fut, les mots et les sentiments meurent les uns avec les autres. Ce qui est formulé en nous résonne avec force, souvent jusqu’a l’écoeurement. L’écoeurement, c’est l’instant où le mot perd sa signification et que la sensation physique prend le pas en nous : on ne pensent plus “j’aime”, cela nous obsède physiquement, pris au coeur."

vendredi 29 juin 2012

Nouvel avortement, demandez le programme !

Je m'apprête a publier trois extraits de mes travaux récents, TOUS au point mort... Ces trois extraits étaient supposés faire partie d'un récit plus long en trois épisodes, chacun d'entre eux aurait appartenu à une partie différente . Bonne chance lecture...





"L’odeur du café et le bruit de la cafetière bouillonnante, c’est si banal maintenant deux sensations, deux souvenirs. C’est au troisième étage d’un grand bâtiment en pierre toute blanche, on passe un grand porche, on traverse une cour, puis voici l’escalier étroit. Les odeurs du café et de l’étude nous arrivent, nous attaquent presque; on pousse la porte et voici une grande bibliothèque. Devant nous : une grande table mais seulement deux chaises, derrière un bureau tout en longueur, recouvert de paperasseries diverses, faisant alors office de “comptoir”, un homme âgé, le regard clair, les cheveux tout gris. Encore derrière lui une toute petite table avec juste une cafetière bon marché en plastique blanc. Il me sourit, et m’invite sans un mot, d’un geste de la main à m’asseoir et à poser mes affaires.

Aujourd’hui, j’ai vieilli, mes cheveux blancs ont repris sur moi les droits que longtemps je leur avais aliéné. J’ai passé l’âge des rêves et celui des déceptions; rétrospectivement j’étais déjà âgé depuis longtemps. Tout jeune, je n’étais pas comme eux. Je ne voulais pas les mêmes choses. Le pouvoir me paraissait futile, je n’aimais pas grand monde, pourquoi vouloir diriger? Pour leur bonheur? Non, bien sûr que non, qui suis-je pour vouloir leur bonheur? Pour les mener tous à une perte certaine, les faire souffrir comme souvent il me semblait avoir souffert? C’est pire encore : c’est s’ennuyer tout en culpabilisant. La jeunesse ? Il me semblait que ce n’étais pas un acquis mais un état : j’étais jeune et maintenant je suis vieux ? La belle affaire. L’argent ? Et puis quoi? C’est sans intérêt, Le compter, voir ce que l’on perd ce que l’on gagne, c’est un jeu amusant, mais ça aussi c’était futile : pourquoi se rendre malade, on l’est bien assez tôt sans cela. Il en est encore de même pour la grandeur, je n’y trouvais rien. Sans doute suis-je rabat-joie, mais cependant je ne m’érige pas en modèle : une vie, c’est une vie, pas un exercice de style. Je ne prétends avoir été modéré, ce serait sot, et puis quelle importance?
Je suis bibliothécaire depuis de longues années. J’ai vu battre la pluie à ces carreaux et le vent souffler fort durant de longs hivers. J’ai vu les printemps et les longs automnes par ces fenêtres. Et désormais, je suis vieux et j’écris.
Il y a ici de nombreux rayonnages, ces livres ont des origines diverses, certains sont des dons, d’autre des achats récents. Notre fond principal, c’est la littérature étrangère, en langue originale surtout. C’est une bibliothèque privée, une petite fondation. Une grande famille industrielle française, pas toujours honnête, toujours fière d’avoir un petit passé de culture nous maintient en vie : un ancien dirigeant fonda par voie testamentaire cette petite fondation, lui léguant un peu de son argent ainsi que son imposante bibliothèque. Je ne sais s’il le fit par peur de l’oubli ou par véritable humanisme. Ainsi parfois je voyage supportant une œuvre de la fondation, justifiant mon salaire autrement qu’en archivant.
Les gens viennent ici travailler, ils ne sont pas nombreux, mais ils travaillent intensément. Ils lisent, ils écrivent, et doucement je les vois sombrer dans une lente rêverie : ils songent, ils pensent ou toutefois, ils semblent penser. Je les croise souvent lorsque que je cherche ou range un livre. On respecte mes années, mais mes cheveux blancs surtout. Quel âge me donnent-ils?

On a dix-huit ans, on écrit sans but et sans regret : on sent tout, mais on ne voit rien. C’est une seconde enfance qui commence alors qu’une autre s’était juste achevée; on progresse sans doute, mais lentement. Les personnages sont sans teinte ni nuance; trop bon ou bien trop méchant car personne ne semble ambigu, on veut écrire le juste vrai. On est alors l’artisan d’un excès, d’une vérité équivoque et sans repère, incohérente et qui ne montre rien.

Dès dix-huit ans j’ai commencé à couvrir des centaines de feuillets mais alors je ne finissais rien. C’était comme relire encore et encore les soixante  premières pages d’un livre sans jamais en comprendre le sens. Au bout de trois ou quatre fois, si le livre est bon, si l’auteur a un style ou une musique, chaque phrase entre en résonance, chaque mot vibre en nous; et cependant on recommence.
Je ne suis pas seul à écrire. Comme je suis ici depuis longtemps certains habitués me laissent leurs textes. Souvent c’est assez médiocre - non que je puisse vraiment écrire vraiment mieux - car c’est artificiel : ça ne touche personne, ni moi, ni eux. La grande littérature c’est celle qui me touche, celle qui résonne en moi, celle qui me dépasse sans que je ne puisse toujours comprendre pourquoi. Celle de Dostoïevski ou de Flaubert sont grandes pour toutes ces raisons à la fois, on les comprend toujours différemment quel que soit le nombre de fois où on les lit, ce que l’on voyait auparavant n’est généralement pas faux, il est simplement inclus dans un édifice plus grand; ils sont au nombre de ces livres qui nous font explorer les parties secrètes de nos âmes alors qu’ils viennent juste de nous les révéler.

C’est difficile d’écrire sur un livre aimé. Car un livre que l’on apprécie, c’est un livre que l’on s’approprie et que peu à peu on a intégré à soi; en parler revient donc à s’exposer autant que l’on ne l’expose. Or chacun sait qu’il est difficile de parler de soi lorsque l’on tente d’être objectif ou détaché de soi."







« 22 Mai, 00h30

Un peu de grand style en entrée, du lyrisme adolescent en guise de plat principal, et comme dessert, des suggestions? Une belle histoire ? Des grands sentiments ? Une longue, une jolie initiation avec de l’amour et du vide ? Si je devais, moi Charlotte A. définir mes aspirations du temps où j’écrivais je ne pourrais dire qu’un seul mot : Illusion. « Pourquoi ? » Me dirais tu, toi “ô mon journal”, vain assemblage de feuilles mortes. Ma réponse serait bien trop simple pour contenter ton exigence presque obscène d’honnêteté. Je n’ai qu’une raison c’est que j’ai perdu espoir de pouvoir un jour m’élever si haut que ceux que j’apprécie, ceux-là même qui m’apprirent à vivre. Je ne suis pas capable, par manque de talent ou par acrophobie, de monter si haut. Cependant, cher journal, ne vas pas croire que j’envie une pareille destinée ; tu te tromperais absolument. Non, je ne suis pas sûre de désirer une telle destinée, je pense en effet que si l’on dit que les meilleurs nous quittent les premiers c’est car à mon sens, s’étant hissé si haut, ils sont bien plus susceptibles de chuter, et cette chute en est ainsi plus fréquemment fatale. Tu n’y crois pas ? Oh, libre à toi ! Mais crois-moi, il y a sans doute du vrai dans tout ça. »









"Lettre retrouvée entre les pages des Frères Karamazov (Second Volume); les premières et dernières pages semblent manquer.

(...) tout cela le l‘ai bien vu. C’est comme ce rêve que j’ai fait cette autre nuit, j’ai rêvé de l’oncle Sam. (“Uncle Sam’s Dream”, c’est un bon titre pour un pamphlet non? Mais qui me liras ? Toi peut-être Kolia ?) L’ « uncle Sam » de la propagande américaine, le vieillard aux cheveux brillants tout habillé du « Stars and Stripes ». Il n’avait pas le même air, pas d’assurance ni de grand geste. Juste assis, assis sur un banc, presque sous la pluie et regardant le ciel perdu... Mais quelle lumière dans ces yeux! Cette même clarté que l’on voit dans les cieux d’après l’orage, une petite lueur, un infini curieux, un infini si minuscule... Je ne sais pas comment te le décrire, je ne sais pas non plus si tu peux vraiment comprendre, mais c’est ma faute certainement, pas la tienne. Il m’a regardé droit dans les yeux, et j’ai soutenu son regard. Il parlait, je n’en comprenais pas un mot.
Je te parle de tout cela, mais je pourrais bien parler d’autre chose; ce que je t’écris là ça n’est pas vraiment significatif, c’est un rêve, juste un rêve. Mais “les rêves, la vie, c’est pareil, sinon, ça ne vaut pas la peine de vivre” (je ne sais plus d’où s’est tiré), alors, pourquoi pas? Je pourrais bien te parler de la liste de course de Charlotte : “elle a acheté des brocolis, des tomates et puis du lait aussi...” Mais ça Kolia, ça c’est vraiment trop déprimant, pour toi, pour moi. C’est gratuit d’écrire souvent, mais t’écrire “ça” c’est pesant, ça me coûte.
Un jour sans doute, tu seras bien las de mes lettres, tu voudras plus me lire  tu égareras mes lettres, je ferais bien de me relire...  (...)"



samedi 3 mars 2012

Dans un genre un tout petit peu différent

J'ai écrit ceci il y a peu de temps.

"Lecteur, lecteur, lecteur. Je te livre ici le résumé de la piété curieuse, envers lui-même principalement, d’un jeune male dont l’adolescence encore présente périme malgré tout à petit feu. Au fond qu’est-ce que l’adolescence, cette jeunesse dont on parlait autrefois et qui recèle, disait-on, tant de trésor. Qu’est-ce ? Dites le moi, vous tous qui me lisez, exprimez donc par vos mots cette impression fugace que je n’ai jamais saisie. Jamais ? Je ne sais si « jamais » est le mot correct, rarement, superficiellement plutôt. Il me semble que ce mythe de la jeunesse, et par là même de la jeunesse perdue, est une invention de ceux qui le regrettent. Être Jeune, ce n’est ni une chance, ni un handicap, c’est un état des choses. L’insouciance de la jeunesse, si elle existe, est un nom sympathique que l’on donne aux espérances de ceux qui ne se sont pas encore lancé dans la vie. Oui, se lancer... Il faut espérer, rêver, car partir perdant, c’est déjà perdre.
Certes nos espoirs et nos rêves ne sont pas tout, certes le travail pour ceux qui se jettent dans la vie est indispensable ; nous, ou en tout cas ceux d’entre nous qui pensent à ces choses, le savons. Mais cette capacité à rêver est la seule voie par laquelle nous pouvons espérer la liberté. La première de nos libertés est celle d’espérer, car sans elle il n’existe nulle action pouvant prétendre au statut d’acte proprement humain, c’est-à-dire d’acte libre. Sans cette liberté d’espérer, sans cette nécessité absolue qu’est l’espoir, il ne peut y avoir de liberté car tout acte est sans motif et sans objectif, car on ne donner de sens à rien. Cet espoir ne rejoint pas l’utile, il peut être au plus haut point futile tant qu’il a été formulé et conçu librement. Si je me cultive, si je lis, si j’écris ça n’est ni utile ni profitable aux autres. Pour autant, puis-je réellement affirmer que c’est sans motif ? Il faut précisément lever cette ambigüité absurde entre utilité et motivation. Je lis de la poésie précisément pour l’émerveillement que cela peut m’apporter, c’est un motif (pas le seul cependant) ; penser que cela puisse seulement me permettre de nourrir un devoir de littérature c’est utiliser la poésie, c’est en faire un objet trivial car utilitaire. Cela n’est certes pas ce qui peut me motiver à lire ne serait-ce qu’un vers : la poésie est une force élévatrice qui, à mon sens, doit participer à nous extirper de la bassesse de l’utile et non y être ramené bêtement.
Puisque que j’évoque le sujet, je remarque qu’il faudrait probablement recommander au bûcher ces professeurs de lettres qui recommandent, sans aucun scrupule, à leurs élèves de lire pour la simple et « bonne » raison que peut-être cela pourrait, très éventuellement, leur permettre de « nourrir » ou leur oral ou leur devoir ou pire encore : pour leur « culture générale »… Ca n’est pas là ce qu’un professeur doit faire ; l’examen ne devrait être qu’une formalité, car une fois encore, là n’est pas l’important. Où est-il ? Me demanderez-vous. L’important en littérature est de vivre, de ressentir aussi profondément que l’on le peut les mots, les phrases et les idées. Ces mots sont un chemin vers la liberté, vers cet espoir dont je parlais plus haut. On ne peut aspirer à quelque chose de plus haut que dès lors que l’on connait l’exaltation et la grandeur autant que ce qu’il y a d’intime et de secret dans ce que nous réserve notre existence. Et c’est à mon avis ce que peuvent-nous apporter arts, littératures et poésie : ce sont de prodigieuses fenêtres ouvertes sur le monde. Que je sois d’accord ou non avec Dostoïevski je peux vivre, ou plutôt ressentir, à travers les Frères Karamazov ou L’idiot des choses auxquelles je n’aurais sans doute jamais songé. Sartre a écrit « La culture ne sauve rien ni personne» C’est probablement vrai : la littérature ne nous sauve pas systématiquement, elle peut en revanche bien souvent nous initier, nous éduquer afin que l’on puisse  « se jeter dans l’existence » en étant bien conscient de ce qui peut nous y attendre.

vendredi 2 mars 2012

Fragment : La Jeune Fille au bâton de Rouge

J'ai écrit cette suite, je l'ai cherchée, et c'est bien tout ce que j'ai pu en tirer : toute tentative d'aller plus loin c'est avérée vaine, ma jeune fille au baton de rouge est un personnage que je n'arrive plus à saisir correctement désormais. Je préfère laisser au lecteur le privilège de la faire vivre loin de moi.


"Certaines jeunes filles ont désormais dans l'idée qu'un visage banal bien que d'une rare finesse apparaitra à ses congénaires, mâles et femelles, comme remarquable du fait d'une paire de lunettes un peu trop large à l'épaisse monture de plastique. Elles espèrent alors qu'un charme "retro" se chargera alors de leur donner une contenance quelconque. Croyons bien cependant qu'en cela elles ne reussissent qu'à moitié. Ma jeune fille, douce (et charmante?) avec son baton de rouge, n'avait pas cette tare de notre temps; elle préfèrait porter des lentilles qui mettaient en valeur la candeur de son visage et donnaient du même coup à ses yeux une tonalité d'observation particulière. J'ai refusé de décrire ma jeune fille, je pense toujours que seul un portrait moral s'imposait. De nos contemporains, par contre , je me permet de dépeindre un tableau triste à nos yeux. Ceux qui nous entouraient, ne nous comprenaient pas, je l'ai sans doute déjà dit, cependant il faut discerner ceux qui ne pouvaient nous comprendre et ceux qui, par mépris ou par bêtise, préfèraient ne pas nous comprendre. Il est inutile d'insister davantage sur le traitement que nous réservait le monde, il n'a pas, à proprement parler, d'interêt pour la marche de mes récits.
Je ne sais ni si les grands récits ou les lectures nous forment réellement; je sais qu'elles nous instruisent. Un individu normal -on assimilera ici la normalité à la majorité- n'a pas besoin d'un Flaubert ou d'un Dostoievsky pour continuer à vivre ou pour emplir son existance. En ai-je besoin ? Oui, je le crois, en avait-elle besoin, elle? Je l'espère. C'est pourquoi, nos lectures revètent un aspect curieux aujourd'hui. Nous n'avons pas lu pour nous instruire ou pour comprendre le monde, mais pour nous divertir, combattre ainsi un mal. Qu'on ne dise pas que la lecture ne fut qu'amusement ! Se divertir, s'amuser, ce sont deux choses bien différentes. L'éternelle lutte contre un ennui fondamental ne recouvre aucun amusement mais des joies simples. Trop simple pour certains vulgaires , mais belle cependant au moins à mes yeux. Albert Camus nous parlait jadis d'un "clair obscur plus saisissant que la lumière du jour", cette phrase prophétique  concernait Dostoievsky (...) "

mardi 18 octobre 2011

Petit Extrait de la première partie de mon travail actuel

Je sais que c'est peu, mais c'est déjà mieux que rien.

"On a dix-huit ans, on écrit sans but et sans regret : on sent tout, mais on ne voit rien. C’est une seconde enfance qui commence alors qu’une autre s’était juste achevée; on progresse sans doute, mais lentement. Les personnages sont sans teinte ni nuance; trop bon ou bien trop méchant car personne ne semble ambigu, on veut écrire le juste vrai. On est alors l’artisan d’un excès, d’une vérité équivoque et sans repère, incohérente et qui ne montre rien."

vendredi 22 avril 2011

Un peu de ... Je ne sais...


(Courte scène, peu d’intérêt sauf intellectuel)

- Puisses-tu te taire enfin ! Tout cela est normal ?
- Je n’ai que faire du normal, du banal, des lieux communs; si mes sentiments me l’imposent, j’irais faire mon marché à travers des stéréotypes. Je ne sais au juste ce qu’il m’arrive.
- C’est pourtant évident. Elle te manque, tu l’aimes, avec profondeur. Peut-être n’étais tu toi-même pas conscient du point auquel tu l’aimes, et pourtant c’est ainsi. Les grands évènements nous informent un peu de l’ampleur de nos actions passées.
- Que toi et toute ta sacrosainte logique ne viennent pas défigurer ce que je ressens, tu ne peux pas comprendre. Tu rationnalises ; tu as le beau rôle. Moi aussi je pourrais appliquer des axiomes, me faire logicien, mais ce n’est pas mon rôle, moi, j’assume le sensible, j’intellectualise, je te mâche le travail, je te fournis la matière. Sans ma perception qu’es-tu ? Une vulgaire loque, un organe que l’on masturbe sans but et sans plaisir. Ne me raisonne pas, pense donc : me voir en détresse t’amuse. Joue toi donc de moi. Je rirai quand tu t’acharneras à asservir le monde à ta raison.
- Pourquoi m’agresser ainsi, que t’ai-je dit ? Ne sois pas si impulsif. Songe donc : sans aucune réflexion posée, guidés par tes fougueuses passions, nous irions dans l’impasse, notre espérance de vie en serait bien limitée, nous serions condamnés à une existence bien misérable, solitaire et outrée. Tes paroles sont belles, j’en conviens, mais où nous mèneraient tes actes ? Certes, je n’ai pas encore raison pour tout et tout le temps, mais, constate donc : la terre et son mouvement, le soleil même, je l’ai compris, alors même que tes fidèles voyaient la première plate et immobile, le soleil comme un dieu. Pour vous la lune n’était qu’une sphère argentée et mystique ; je vous en ai montré la surface.
- Est-ce donc parce que tu nous as montré le désert et le froid qui hantent sa surface que le poète doit abandonner la lune où il chantait si bien ? Que m’importe à moi que les étoiles ne soient que gaz et fusion, que la terre ne soit qu’une poussière dérivant autour d’un grand astre. Tu ne m’as pas encore privé du droit de chanter la beauté de ce monde.

samedi 26 mars 2011

Morale... Morale...

Chacun porte aujourd’hui son jugement. Encore ce jugement apporterait quelque chose qu’il en serait acceptable ou même accepté, mais ce n’est que diatribes moralisées, formatées, acquises à une pensée embourbée dans l’habitude et le stéréotype. Je ne veux pas savoir auquel de ces idéologues mon ami emprunte ses mots, car à cet instant précis, il cesserait d’être mon ami et deviendrait un adversaire. Je m’érige contre quiconque tenterait de m’empêcher de penser ou d’agir comme je l’entends. Ma pensée est mauvaise, ma logique troublée ? Qu’à cela ne tienne, quel intérêt ? ma pensée est née de mon esprit, mes actes de mon seul arbitre, libre malgré lui.